Should I stay or should I go ? Voilà, nos voisins ont pris leur décision : ils partent ! Alors est-ce que c’est The Clash dans le monde de la Fintech ?
Quid des Fintech britanniques ?
Les fintech londoniennes sont les premières au monde, devant leurs homologues newyorkaises ou encore californiennes avec un chiffre d’affaires de plus de 8 milliards d’euros en 2015. Pendant la campagne du referendum, on a ainsi vu la plupart des fintech anglaises se mobiliser pour le Bremain.
En effet, être une Fintech londonienne et européenne revient à avoir accès à un marché de plus de 500 millions de personnes. Cela est d’autant plus important que la plupart du temps nous avons à faire à des marchés de volume compte tenu des faibles montants de transaction. Le marché britannique ne suffit pas.
Les start-ups anglaises ont un vital besoin de l’Europe…
Jusqu’à présent pour opérer sur le territoire européen, les fintech britanniques n’avaient pas besoin de visa, d’autorisation particulière, elles étaient chez elles. Cela changera en quittant les instances bruxelloises…
Le Brexit signifie pour les entreprises britanniques plus de travail pour affronter la réglementation européenne, pour pouvoir y établir leur activité. En d’autre terme, ces fintech devront obtenir une licence dans un pays membre de l’Union européenne. Il faudra dupliquer ce qui est déjà fait pour le marché britannique.
Le Royaume-Uni pourra-t-il jouir d’un accord de libre-échange comme la Norvège et ainsi être intégré à l’espace économique européen ? Trop tôt pour le dire et un tel accord mettra des années à être mis en place.
Des fintech anglaises sans talents ?
Beaucoup de talents officiant dans les fintech londoniennes ne sont pas… des sujets de Sa Gracieuse Majesté et viennent d’autres pays européens. L’une des principales préoccupations de ces entreprises est l’accès aux talents. Londres créé des emplois à une telle vitesse que les sujets britanniques ne suffisent pas comme l’a souligné récemment Russ Shaw, fondateur du réseau d’entrepreneurs Tech London Advocates.
Alors, problème de passeport européen, pénurie de talents… Marché domestique étriqué et coincé sur une île… L’horizon n’est pas au beau fixe pour les jeunes pousses anglaises… Une occasion pour la France ?
Le malheur des uns peut-il faire le bonheur des autres (nous en l’occurrence) ?
Paris peut-il obtenir une part du cake anglais ?
Ouvrir un siège dans un pays membre de l’Union européenne ne signifie pas penser à la France en priorité… L’Irlande pourrait très bien être une destination de choix pour les Fintech londoniennes, proximité culturelle, proximité linguistique, et fiscalité intéressante…
Quoiqu’il en soit, il se pourrait bien que la France puisse tirer son épingle du jeu, mais pour le savoir il faudra attendre, le Royaume-Uni est encore membre de l’Union européenne pour deux ans, alors wait and keep calm…